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La vendange 2011

2011, une année atypique ?

Cette année aura été marquée par une météo particulièrement contrastée, avec un printemps chaud et sec et un été frais et humide, qui s'est traduite par des vendanges précoces, des rendements plus élevés que prévu et une qualité satisfaisante.

 

La campagne a débuté de façon précoce et surtout très rapide à la faveur de conditions climatiques très favorables. Toutefois, ce début de saison a donné lieu à des épisodes de gelées qui ont affecté le Barrois, et plus localement le reste du vignoble. Ainsi, le 13 avril, 20 % du vignoble aubois est touché. La floraison se déroule fin mai avec 3 semaines d'avance. Malgré une météo plus chaotique, souvent fraîche et humide, à partir de juin et tout l'été, la phénologie conserve globalement son avance. Les vendanges vont donc être précoces, chacun s'organise en conséquence afin de pouvoir débuter au mois d'août comme ce fut le cas en 2007. Dans le même temps, la dynamique de maturation des dernières semaines avant les vendanges suit un rythme élevé et laisse présager une récolte rapide.

 

Une maturité décevante

Les premiers coups de sécateur sont donnés le 19 août dans quelques communes de l'Aube (Buxeuil, Neuville-sur-Seine, Poiisy et Polisoti et de la Marne (Cumières, Damery et Sacyl, avant de se généraliser assez vite à l'ensemble du vignoble. Le temps est alors particulièrement chaud avec des températures qui dépassent les 30°C. Dans les vignes, il faut rafraîchir les vendangeurs alors qu'en cuverie, ce sont les moûts qui doivent être rapidement refroidis. Les degrés potentiels sont satisfaisants et la présence de botrytis localement sur les pinots noirs et les meuniers n'incite pas à attendre, d'autant plus que le souvenir de 2010 est encore bien présent. Le rythme de la cueillette est rapide grâce à des grappes imposantes et les caisses s'accumulent dans les pressoirs au fil de la journée.

Rapidement, la situation se dégrade, la dynamique de maturation se ralentit et les pluies du 26 août ne vont rien arranger. Certains viticulteurs font alors le choix de stopper les vendanges quelques jours pour atteindre un degré acceptable. La corrélation entre rendement et degré est très nette, les vignes les plus chargées peinent à gagner en maturité. Les pluies de juillet et août ont fait grossir les grappes qui atteignent des poids moyens particulièrement élevés et bien supérieurs aux estimations, en particulier dans les chardonnays. Si l'enherbement a pu être pénalisant en début de campagne à cause du manque de précipitations, il a permis de maîtriser l'excès d'eau avant vendanges pour favoriser la maturité.

Les degrés plus faibles qu'attendus restent bien souvent au-delà du minimum requis. Certains vignerons s'interrogent sur le choix de la date de vendange peut-être un peu précoce, en particulier pour les chardonnays. Difficile toutefois, compte tenu de la dynamique engagée, d'anticiper le ralentissement voire l'arrêt de la maturation fin août.

 

Un état sanitaire contrasté

Après les pluies du 26 août, le beau temps est de retour avec des températures plus fraîches qui vont permettre de conserver un état sanitaire satisfaisant jusqu'à la fin des vendanges. La présence de la pourriture grise est donc assez variable et souvent localisée. Globalement ce sont les pinots noirs et les meuniers qui sont les plus touchés avec respectivement 5,1 et 4,9 % d'intensité (volume de récolte touchée). Dans l'Aube, les niveaux d'attaque sont comparables : les pinots noirs et les meuniers ont présenté une moyenne de 31 % en fréquence et 4,6 % en intensité (similaire à 2005). Ponctuellement, des parcelles ont pu décrocher avec des intensités allant jusqu'à 17 %. Que ce soit dans l'Aube, l'Aisne ou la Marne, les chardonnays sont eux très sains avec une intensité d'attaque inférieure à 1 %. L'année peut donc être considérée comme moyenne vis-à-vis du botrytis et, quoi qu'il en soit, bien inférieure à 2010.

L'état du feuillage est lui aussi assez hétérogène au vignoble au moment des vendanges. Les pluies intervenues depuis la mi-juillet et la date du dernier traitement expliquent cette situation. De même, l'oïdium s'est également invité sur les jeunes feuilles en fin de campagne. Cependant, il est difficile d'établir des corrélations entre les problèmes de maturation rencontrés et l'état du feuillage. Au niveau des grappes, les conditions climatiques de la campagne végétative n'ont pas permis au mildiou de s'installer. Il n'en est pas de même pour l'oïdium qui est localement bien visible au moment des vendanges et a surpris certains viticulteurs. Dans la majorité des situations, les conseils de prudence diffusés au moment de la fleur semblent avoir porté leurs fruits. On a souvent constaté un resserrement des cadences ou l'application d'un traitement intercalaire dans les situations à risque. Les quelques échecs rencontrés s'expliquent donc par une mauvaise prise en compte du risque, par des renouvellements encore trop basés sur la protection anti-mildiou ou encore par un matériel de pulvérisation déficient.