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Reims et Jeanne d'Arc

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Reims et Jeanne d'Arc

Les fêtes Johanniques à Reims se déroulent en Juin. C'est une des plus grandes manifestations historiques de France.
Reims "Ville des Sacres" de Clovis à Charles X, fête son héroïne : Jeanne d'Arc. 

Une page d'histoire 
Extraits du livret "Jehanne" - textes de l'Abbé Goy.

En 1429, "il y avait grande pitié au royaume de France". Les Anglais en occupaient une large superficie et attendaient l'âge de raison pour faire sacrer le jeune Henri VI. Charles VII, renié par sa mère, réfugié à Bourges puis à Chinon, prétendait à la couronne de France, mais se préoccupait fort peu d'aller la ceindre.
Rien n'allait vraiment plus dans le Royaume de France, quand Dieu suscita une jeune fille native de Domrémy, afin de réveiller les énergies chancelantes et vaincre les oppositions, pour libérer Orléans et conduire à Reims Charles VII qui devait y recevoir la sainte onction.

Jeanne avait 17 ans, quand, en février, elle quitta sa famille et son pays, pour rejoindre le Dauphin à Chinon, le 6 mars suivant. Le 8 mai, c'est la libération d'Orléans, puis la victoire de Patay...

Le 4 juillet, de Brinion-l'Archevêque, près de Sens, Charles VII écrit, lui-même, aux Rémois. Il leur annonce, d'abord les victoires récentes : Orléans, Jargeau, Beaugency et Meung-sur-Loire " que nous réputons plus grâce divine qu'œuvre humaine ", puis il leur dit son départ pour Reims, décidé en Grand Conseil, " pour recevoir, selon la bonne coutume de nos prédécesseurs, notre sacre et couronnement " et il fait appel à leur loyauté et obéissance pour l'accueillir.

Le 3 juillet, de Westminster, Henry VI d'Angleterre écrit, pour la seconde fois, aux "Gens d'Eglise, Echevins et Bourgeois de Reims" pour leur annoncer l'envoi de renforts en France et les encourager à lui garder fidélité et à soutenir son oncle le Duc de Bedford. Le Capitaine de Reims, pour les Anglais, est Guillaume de Châtillon qui, malgré son activité en faveur de ses maîtres, échoue, il sera absent. De ses deux lieutenants, Jean Cauchon s'enfuit, mais Thomas de Bazoches, moins compromis, reste sur place. Il accueille l'Archevêque puis le Roi et sera même maintenu dans ses fonctions par ce dernier...

Le 11 juillet, le roi envoie une nouvelle lettre aux Rémois. Il leur reproche de ne pas avoir répondu à sa première lettre et il leur renouvelle, d'une manière très pressante, l'ordre de se préparer à le recevoir " car nous vous certifions que, en faisant votre devoir envers nous, nous vous traiterons en bons et loyaux sujets ".

Le 12 juillet, c'est Regnault de Chartres, Chancelier du Royaume et Archevêque de Reims, qui écrit à sa bonne ville, où il n'a pas encore fait son entrée, pour annoncer celle-ci et celle du roi.
Quant aux Rémois, à part quelques collaborateurs, comme la famille Cauchon dont sont issus le Lieutenant de Villes Jean et l'Êvêque Pierre, ancien Vidame du Chapitre, devenu Evêque de Beauvais qui avait encore présidé la procession de la Fête-Dieu, le 28 mai et qui devait être à la tête du Tribunal de Rouen, ou cet autre chanoine à qui l'on fit procès pour trahison, il semble bien qu'ils aient subi l'occupation d'une manière passive.

Un contemporain affirmait que "la fleur de lys demeurait en bien des cœurs".
Dans le même temps, à Reims, les registres des Conclusions du Conseil de Ville s'arrêtent brusquement au début du compte-rendu de la séance du 12 juillet, après un bref intervalle ils reprennent à la date du 12 août. Lors de leur fuite par la Porte de Mars, les anglais et leurs partisans ne peuvent même pas emporter la sainte Ampoule. La ville se voit libérée des ennemis…


Le samedi 16 juillet, vers quatre heures de l'après-midi, la troupe royale se présente à la porte Dieu-Lumière, qui, depuis 1359, remplace la porte de Saint Nicaise murée et qui est une véritable petite forteresse. Les notables et les habitants sont partis à la rencontre du Dauphin et de Jeanne. Les clefs de la ville sont présentées au futur Roi. Reims devient une percée française dans un territoire occupé par les Bourguignons…

La Libération se fait sans effusion de sang, sans représailles et dans la plus grande joie…

Le cortège traverse la ville et " Jehanne fut moult regardée de tous ". Le Dauphin réside dans le Palais de L'Archevêque près de la Cathédrale. Le père de Jeanne et ses amis sont logés en face dans l'hôtellerie de " l'Ane rayé "…

Le sacre a lieu un dimanche. Les préparatifs sont aussi poussés qu'improvisés et au matin tout est prêt. " Ce fut un cas merveilleux, ajoute un chroniqueur, car on trouva dans la cité les choses nécessaires qui sont grandes et ne pouvait-on avoir celles qui sont gardées à Saint Denys en France "…
Commencée à 9 h, du matin, la solennité suit les rites accoutumés et n'est terminée qu'à deux heures de l'après-midi. C'est dans la cathédrale que Charles VII est sacré. A l'extérieur, la place est beaucoup plus resserrée avec toutes les façades de bois et les tours du grand portail ne sont pas terminées. A l'intérieur, Colard de Givry a fini le jubé et la clôture du chœur qui doit être recouverte de tapisseries…
…Il est 9 h, tous les participants et les assistants sont rassemblés dans l'église, chacun à sa place, selon son rang ou sa fonction. C'est Regnault de Chartres, archevêque de Reims, premier pair de France, chancelier du Royaume,… qui préside la cérémonie. En grande procession, deux pairs ecclésiastiques vont chercher le futur roi en son palais royal. Et l'on attend.
Très tôt, le roi avait envoyé quatre seigneurs de sa suite, le maréchal de Bossac, les Seigneurs de Rays et de Grandville et l'amiral de Culan, pour escorter et protéger la Sainte Ampoule. Les seigneurs se portant garants par serment du bon retour de la relique, portaient le nom d'otages de la sainte Ampoule.

Accompagnée de tous les moines de Saint Rémi et de Saint Nicaise et de ses quatre gardiens, portée par Jean Canart, abbé du-dit Saint Remi sous un dais soutenu par quatre religieux, la sainte Ampoule est accueillie à la cathédrale avec tous les honneurs liturgiques…